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Quand les diététitiens s'invitent à la table des patients

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Quand les diététitiens s'invitent à la table des patients

L’alimentation est constitutive de l’état de santé des patients. Aujourd’hui, les diététiciens ont su trouver toute leur place dans les services de soins pour une prise en charge globale des patients.

Impossible de ne pas les croiser chaque jour dans les couloirs de l’hôpital ! Après une courte réunion matinale pour un état des lieux des patients à prendre en charge, les diététiciens prennent la direction des services de soins où ils interviennent. « Nous couvrons l’ensemble des secteurs de médecine, chirurgie, longs séjours, soins médicaux et réadaptation, psychiatrie, Ehpad », indique Nadine Labrune, cadre de santé du service. Ils sont quatorze à se répartir entre les différents services, intervenant dans un ou plusieurs. Mais avec tous le même objectif : assurer la prise en charge nutritionnelle des patients qui le nécessitent.

« Nous intervenons uniquement sur prescription médicale », expliquent les professionnels. Dans la chambre du patient, en consultation, ou encore dans le cadre de séances d’éducations thérapeutiques en individuel ou en collectif. Les cas de figure sont multiples et les agendas des diététiciens variés en fonction des organisations des services.

Une alimentation thérapeutique

« Depuis plusieurs années, nous participons aux staff pluridisciplinaires dans les services de soins où les soignants font le point sur les patients hospitalisés, ce qui nous permet d’être bien intégrés aux équipes et de faciliter nos interventions auprès des patients », indiquent les diététiciens. Et pas question pour eux de parler de régime, « la connotation est trop négative », souligne Aurélie Maret. « Nous parlons aujourd’hui d’alimentation thérapeutique, renchérissent ses collègues, notre rôle étant d’adapter les menus en fonction des pathologies des patients ». « Nous apprenons la modération », souffle Xavier Blanchard. « Nous n’interdisons plus tel ou tel aliment mais essayons d’en limiter la consommation quand cela est nécessaire », complète Bénédicte Vidoni. Et Gwendoline Barbier de préciser : « Nous évaluons le bénéfice-risque en cas de multiples pathologies ».

Prise en charge globale individualisée

Tous attachent une grande importance à la  prise en charge globale mais individualisée des patients prenant en compte son environnement, son mode de vie, ses goûts… « Nous sommes très à l’écoute des habitudes alimentaires », note Xavier Blanchard. Tandis que Sylvie Bricou renchérit sur  l’aspect psychologique « qui a pris une part de plus en plus importante ces dernières années ».

Pour chaque patient, les diététiciens consultent le dossier informatisé, échangent avec les soignants et réalisent le premier entretien avec le patient. Ensuite, ils posent un bilan diététique et définissent une stratégie nutritionnelle qu’ils évaluent au fil de l’eau. Telle est la base d’une prise en charge classique. Tout reste ensuite modulable en fonction des services et des patients. Pour certains patients, il est important d’associer leur entourage et de dispenser des conseils pour leur sortie. « Nous pouvons revoir les patients en consultation externe, toujours sur prescription médicale hospitalière », soulignent les diététiciens. De son côté, Aline Bardoulat, affectée à l’équipe mobile de gériatrie, intervient à l’extérieur de l’hôpital, à domicile par exemple, et réalise des suivis téléphoniques.

Objets connectés

Pour certains d’entre eux, la technologie a largement investi leur mode d’action. Lucy Rivasseau, qui suit les enfants diabétiques en pédiatrie, et Mélanie Gervaise, les insuffisants cardiaques en cardiologie, y voient tout l’intérêt. « Grâce aux balances connectées en cardiologie, je peux réaliser des suivis à distance », explique Mélanie Gervaise. Tandis que Lucy Rivasseau suit les données des patients qui contrôlent eux-mêmes leur taux de glycémie grâce à des appareils connectés. De son côté, Gwendoline Barbier place les objets connectés au cœur de l’éducation thérapeutique « pour des séances collectives plus ludiques », parce qu’ « il est important de dynamiser ces ateliers ».

A charge ensuite pour les diététiciens, quel que soit leur secteur d’activité, d’assurer la traçabilité de leur prise en charge en renseignant les dossiers patients informatisés avec des données actualisées et le contenu de leurs interventions. Si elle s’avère de plus en plus prégnante dans leur mission, cette traçabilité reste néanmoins essentielle pour une meilleure coordination entre les professionnels. 

Et quoi qu’il en soit, contrairement aux idées reçues sur la nourriture à l’hôpital, les retours des patients sont plutôt positifs nombre d’entre eux estimant qu’  « ils mangent plutôt bien à l’hôpital », constate satisfaite l’équipe diététique

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